Rencontre du troisième type
Hier soir, sur le quai du métro, passe devant moi un djeun's au look d'enfer, écoutant son Ipod d'une mine réjouie. Sur son tee-shirt blanc très, très, très près du corps, on peut lire : "Tecktonik power" écrit en bleu électrique dans une typo déjantée.
Waouuu ! Suis trop ému : ma première rencontre avec un danseur de la nouvelle génération !
Je m'approche discrètement pour mieux étudier la garde-robe de ce jeune homme (presque) stylé. De pied en cap : baskets marron, jean large bleu maintenu très bas sur les hanches par une ceinture ornée d'un gros ceinturon métallique. Une deuxième ceinture-bandeau blanche entoure aussi sa taille en pendant négligemment. Boxer blanc apparent, tee-shirt enfilé au chausse-pied moulant sans pitié une bonne brioche de trentenaire buveur de bière et une petite poitrine dont ne rougirait pas une pré-adolescente. Face à tant de mollesse ventrale, une question me taraude : ça ne muscle pas, la tecktonic?
À ses poignets, des bandeaux en mousse que je n'oserais même pas porter pour m'éponger le front lorsque je joue au tennis. Sans oublier une espèce de mitaine en cuir troué à la main gauche. (Vous noterez que le tecktonik-ado porte une paire de ceintures, mais un seul gant !)
Autour du cou, un pendentif représentant le lapin de Play-Boy en métal (ou en argent, je ne suis pas allé mordre dedans). Sur le nez, pour finir, des lunettes de vue aux verres si épais que les candidats de Kho-Lanta en rêveraient pour allumer un feu sur leur île déserte !
Sur le quai de Mirosmenil, notre jeune branché commence à s'impatienter de ne pas voir le métro arriver. Spontanément, il se met à frémir du bassin. Mon Dieu ! Et s'il se mettait à esquisser quelques pas de danse!? Excité, je guette les moulinets de bras, les dévissages de cou... Malheureusement, le métro s'engouffre dans la station, coupant court aux déhanchements de mon nouvel ami.
Ne le lâchant pas d'une semelle, je monte dans la même rame que lui et m'installe debout à ses côtés. C'est à mon tour de jouer. Un bon vieux Madonna à fond dans les oreilles, je commence à battre du pied en cadence. Mes jambes s'agitent dans mon costume Slimane (Blague. Hélas...). Je n'ai peut-être pas de gros ceinturon sous le nombril, mais moi aussi je sais bouger mon corps en rythme !
Après tout, pourquoi faudrait-il laisser le monopole de la choré stylée à de jeunes blancs becs qui suçaient encore leur pouce quand la Madonne se trémoussait sur "Vogue"? D'ailleurs le Voguing, c'était tellement plus chic!
PS : Si vous croyez que la tecktonic a un quelconque rapport avec les tremblements de terre, cliquez ici pour une session de remise à niveau.