Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Une vipère à Paris
Une vipère à Paris
Archives
14 janvier 2008

exposition : Quand Versailles était meublé d'argent

soleil_470pxQuand Louis XIV posa définitivement ses valises à Versailles, en 1682, ses appartements étaient particulièrement étincelants. En effet, on ignore souvent qu’une bonne partie du mobilier de l’époque était alors en argent massif, sculpté par les meilleurs orfèvres de France. Consoles, miroirs, cassolettes, chenets, torchères… L’éclat de la demeure du Roi Soleil se devait d’être éblouissant! Sans le savoir, Louis XIV venait de lancer la tendance «bling bling», toujours très en vogue chez nous aujourd’hui…
Malheureusement, dès 1689 les caisses de l’état sont vides et la France doit lutter contre la coalition européenne de la ligue d’Augsbourg! Il faut donc se serrer la ceinture pour partir en guerre. Louis XIV montre dignement l’exemple en faisant fondre l’ensemble de ses meubles, aussi lourds que précieux. Il espère en récolter 6 millions de livres. Son sacrifice ne lui rapportera que 2 millions. Adieu meubles clinquants aux reflets aveuglants…

Aujourd’hui, le château de Versailles fait revivre les 7 années de fastes inimaginables
qui marquèrent l’installation du roi dans son nouveau palais. Après avoir étudié des dessins, des croquis et des peintures évoquant ou représentant le décor luxueux des appartements royaux, les conservateurs ont réussi à dénicher aux quatre coins de l’Europe des meubles d’argent aux dimensions et aux formes très proches de ceux qui illuminèrent les journées – et surtout les soirées – de Louis XIV et de sa cour. La plupart de ces meubles proviennent des cours européennes du début du XVIIIe siècle (Danemark, Prussie, Angleterre…). Chacun se fond (sans jeu de mots) parfaitement dans les salles du château : ici au pied d’une cheminée, là sous un lustre de cristal… Souvent tarabiscotés et tape-à-l’œil, leur délicatesse est inversement proportionelle à leur kitchitude. N’oublions pas que Louis XIV était aussi le roi de l’apparat et que seul comptait l’effet produit!
L'exposition est présentée dans sa luminosité d’origine,
c’est-à-dire sans les avantages de la fée éléctricité. L’ambiance n’en est pas moins magique, au contraire. Adieu ampoules et néons, bonjour bougies et chandelles! Le visiteur parcourt les chambres et les salons dans une pénombre enveloppante teintée de mille lumières argentées. La douce lueur des flammes vacillantes se reflète à l’infini dans de grands miroirs et amplifie l’éclat métallique et scintillant du précieux mobilier.
Et que dire des créations du décorateur Jacques Garcia qui s’est amusé, entre autres, à mettre en scène un appétissant buffet et à reconstituer le trône du roi dans une Galerie des glaces métamorphosée par sa récente rénovation.
Grâce à cette somptueuse exposition et à sa scénographie à couper le souffle, vous n’avez besoin que d’un soupçon d’imagination pour vous représenter quelques siècles plus tôt, une perruque poudrée sur la tête, croisant le roi lors d’une «soirée d’appartement» qu’il ne se lassait pas de donner. Priez juste pour que la voix stridente d’un guide québecquois ou la bousculade incesssante de touristes japonais ne viennent pas briser votre rêve éveillé.

"Quand Versailles était meublé d'argent", jusqu'au 9 mars 2008

Publicité
Commentaires
Une vipère à Paris
Publicité
Derniers commentaires
Publicité