lendemain de fête
-Vos voisins ont entrepris de rénover votre boite crânienne : pilonnage de front, perforage de cortex, ponçage de neurones… Pas de doute, vous préféreriez largement quand ils se contentaient de changer le carrelage de leur salle de bains.
-Vos paupières sont lourdes, très lourdes. Comme si un petit malin était venu pendant la nuit accrocher à chacune d’elles les cadavres de vos joyeuses libations. Deux canettes de Coca-light pour vos amies enceintes ou anciennes alcooliques, deux bouteilles de champagne dans votre cas.
-Vous êtes en parfait décalage social. Vous ouvrez définitivement les yeux à l’instant même ou Claire Chazal referme son JT de 13H. Vous réussissez tout juste à vous mettre debout à l’instant même ou l’invité de Drucker s’assied face à lui.
-Vous ne comprenez pas pourquoi vous tanguez sans cesse alors que votre sortie entre amis au parc Astérix n’est prévue que dimanche prochain.
-Vous manquez de vous rétamer, dans la salle de bains, sur un amas difforme composé d’une ceinture noire, un tube d’aspirine, un tee-shirt tâcheté de ketchup, un moule à gâteau, un paquet de cigarettes vide. Vous vous dîtes que cette accumulation trouverait assez facilement sa place à la FIAC : «Tas d’ivresse, 2007, 350 x 215, courtesy La Vipère.» Vous vous dîtes aussi que cette ceinture noire n’est pas à vous et là vous balisez un brin en entendant un grognement étranger en provenance de votre lit.