À Deux, c'est mieux...
Le 8 août dernier, L'Insee a profité du creux de l'été pour publier les résultats d'une enquête qui me laisse perplexe : les personnes en couple vivent plus longtemps que les célibataires. Pour ces derniers, je cite, "entre 40 et 50 ans, leur taux de mortalité est deux à trois fois plus élevé".
Il ne manquait plus que ça ! Déjà qu'on est racketté par les impôts, qu'on nous invite à dîner à reculons (on déséquilibre les plans de table) et qu'on nous autorise à prendre des vacances après tous nos collègues en couple avec enfants... Comme si toutes ces mesquineries ne suffisaient pas, à présent on nous expédie trois pieds sous terre avant tout le monde ! Le pompon...
Je précise que si en plus d'être célibataire, vous êtes de sexe masculin... alors autant préparer la corde dès maintenant ! Je cite (bis) : "Pour les hommes, cette surmortalité est plus marquée et persiste après 80 ans". Rappelez-moi qui parlait de sexe fort déjà?
À bien y réfléchir, il me semble qu'il n'était pas utile de monopoliser 50 personnes pour faire la tournée des mairies, éplucher les actes de décès et remplir de gigantesques tableaux Xcel... Ces résultats sont somme toute logiques.
Imaginez un instant : ce soir je m'en vais préparer dans ma cuisine de délicieux macaronis à la sauce tomate. J'ouvre face à moi la lourde porte du placard pour m'emparer d'un bocal de pulpe de tomate. Par mégarde, j'oublie de refermer cette porte et je me baisse pour prendre sous l'évier mon bidon d'huile d'olive, puis je me redresse... et là, C'EST LE DRAME : ma tête heurte de plein fouet le placard du haut, je m'écroule inconscient sur le sol où, pas de bol, traîne mon fer à repasser – je ne vous ai encore jamais dit que j'étais très bordélique? Du coup, hop là, je m'embroche dessus et, comme il est encore branché, c'est tout juste si je ne prends pas feu... Je meurs alors d'une mort atroce, me vidant peu à peu de mon sang, et l'on retrouve mon cadavre tout chaud (rapport au fer) une semaine plus tard, le temps que mon partenaire de tennis s'inquiète de ne pas voir débouler sur le court face à lui son ami au short bleu et aux jambes musclés.
Au contraire, si je vivais en couple, à peine serais-je tombé et mon foie perforé que ma douce moitié se précipiterait en hurlant sur le téléphone pour appeler les secours. Et si en plus elle pouvait penser à débrancher le fer, ce serait super. Bref, je serais sauvé ! CQFD.
Ne me dîtes pas que le coup du placard, c'est un peu gros : j'ai vu de mes yeux vu ma cousine s'écrouler cet été après s'être mangée une porte laissée entrouverte. Heureusement pour elle, son appartement est mieux rangé que le mien...