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Une vipère à Paris
Une vipère à Paris
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4 septembre 2007

le grand non du jour : la childrenite aiguë

Je sais, aujourd'hui c'est la rentrée des classes. Mais est-ce une raison suffisante pour que tout le monde vous parle sur tous les tons de ses enfants ?! Je suis absolument ravi d'apprendre que le fils de Machin et la fille de Bidulle sont bien retournés à l'école ce matin, et que de surcroît leur maitresse avait l'air fort sympathique... Mais de grâce, ne pourrait-on pas m'épargner les détails du réveil difficile, des 3 mots balbutiés devant la grille de la maternelle, du dernier regard lancé avant l'entrée en rang par deux dans la nouvelle salle de classe?

Et encore, si ce n'était qu'une fois pas par an... Hélas, chacun a dans son entourage cette mère de famille maladivement bavarde qui ne jure que par ses bambins, leur incroyable inventivité, leur perpétuel génie, leur atelier poterie du mercredi, leurs  bons jeux de mots fortuits, leur haine des haricots verts...
Peut-être que si j'étais moi-même père de famille, je serais plus réceptif à ces discours... et encore, je ne suis pas sûr... Mais il me semble que lorsqu' on maitrise un tant soit peu l'art de la conversation, on lance des sujets de discussion appropriés, qui puissent concerner votre interlocuteur à défaut de l'intéresser. Il ne me viendrait pas à l'idée, par exemple, de discuter de la pertinence des indices boursiers avec un Papou échappé de sa forêt vierge. Vous rendriez compte, vous, à votre fragile arrière-grand-mère, des dernières vidéos porno de Paris Hilton ?

Il faut croire qu'il existe une catégorie bénie de "sujets universels", des sujets qui intéressent obligatoirement tout le monde : les enfants en font partie... Et comme chaque parent trouve toujours sa petite progéniture exceptionnelle, ce serait lui faire offense que de ne pas raconter, chaque jour et par le menu, ses derniers exploits... Un grand non, vous dis-je.

Sur le même thème, un ultime coup de crochets (de vipère, cela va de soi) : j'aimerais beaucoup que M. Delanoe réglemente la circulation des poussettes sur les trottoirs ! Depuis quand promener un nourrisson donne-t-il le droit de bousculer les autres passants, voire de leur écraser les Converse sans un sourire d'excuse ? Je crois que je préfère encore me prendre un bon coup de caddie...

Sur ce, j'embrasse très fort mon adorable filleul, le plus beau petit garçon du monde, évidemment !

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