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Une vipère à Paris
Une vipère à Paris
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28 janvier 2008

Gone baby gone, de Ben Affleck

gone_baby_gone_2Le premier film du comédien Ben Affleck a plutôt séduit les critiques qui lui ont génereusement accordé des ribambelles d’étoiles à sa sortie, un peu plus et c’était carrément la voie lactée! Seuls Studio et Le Figaro mettaient l’accent sur les faiblesses de ce coup d’essai. La Vipère rejoint bien volontiers ce club minoritaire.

Amanda, une fillette de 4 ans, disparaît dans la banlieue ouvrière de Boston. La police mène l’enquête, sans grand succès. À la demande de la tante d’Amanda, le détective privé Patrick Kenzie (Casey Affleck) et sa compagne prennent le relais. Au fur et à mesure de leurs investigations, ils cotoient des officiers de police peu fréquentables, de dangereux dealers sanguinaires ou bien encore un pédophile en cavale. L’histoire comprend son lot de coups de feu, de sachets de coke, de morts et de rançon.

1/ Le scénario est très compliqué, en tout cas pour des neurones reptiliens. Il y a de braves parents aux comportements inconscients, des oncles gentils mais finalement pas tant que ça, des flics ripoux aux profils exemplaires… C’est le grand bal masqué! Il ne manque plus qu’un caniche à la machoire de pittbull pour que le casting soit parfait!
N’oublions pas de mentionner des brigands à foison… Parmi eux, deux leaders répondant aux noms de Chris et Cheese. N’était-il pas possible de les baptiser Dylan et Mick? Cela nous aurait permis de mieux les distinguer et d’alléger l’impression tenace de confusion qui couvre les engrenages de ce drame abracadabrant…

2/ Ben Affleck ne lésine pas sur les effets
pour accentuer les moments critiques de son long-métrage. Un peu de musique par-ci, des écrans noirs par-là, sans oublier deux-trois scènes au ralenti… Bref, vous l’aurez compris, la réalisation manque d’un soupçon de légereté. Pour son prochain film, Ben devrait laisser tomber les stabilos fluos pour un simple Bic rouge ou vert: ça souligne aussi bien !

3/Dans ce genre d’intrigue policière, entièrement basée sur un fait divers,
il est de bon ton que le public puisse juger «vrai» ce qu’il voit, que la crédibilité des scènes et des personnages soit totale. Ben Affleck, lui, préfère surprendre le spectateur par des rebondissements aussi incessants qu’improbables. On ne s’étonnera donc pas de voir un homme au thorax perforé par deux balles courir dans la rue puis grimper quatre à quatre des escaliers pour se cacher sur le toit d’un immeuble. Cette fuite mythique permet au réalisateur de prolonger la tension et l’angoisse, et tant pis pour la vraisemblance! Les sentiments des personnages manquent aussi cruellement de profondeur, au point de rendre parfois leurs comportements incohérents (cf: la réaction de la compagne de Patrick Kenzie à la fin...).

4/Finissons par une note positive:
il serait excessif de dire qu’on s’ennuie ferme pendant les deux heures de projection. Malgré leur côté artificiel, les ressorts dramatiques réussissent à nous tenir en éveil, à défaut de nous faire sursauter. La prestation de Casey Affleck, tout en retenue et en justesse, mérite aussi le coup d’œil. Décidément, depuis L’Assassinat de Jesse James, qui lui vaut d’être nommé aux Oscars, le frère de Ben est le jeune acteur qui monte à Hollywood. À l’inverse, Morgam Freeman a pris et du ventre, et un sacré coup de vieux! Les deux sont sans doute liés, me direz-vous…

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